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La Bouffée d'Oxygène n°12



La nuit porte conseil… et bien plus encore !

Lors de la dernière Bouffée d’Oxygène, nous avons voulu attirer votre attention sur la dimension capitale du sommeil en regard de votre santé physique et psychique. Le sommeil fait partie intégrante du cursus : « Préservons notre santé, améliorons notre bien-être ».

Pour certains scientifiques, le sommeil apparaît même comme la force principale et fondatrice de la santé, au-dessus du régime alimentaire équilibré et de l’activité physique. Les inconvénients d’un sommeil incomplet, nous affirme le Professeur Walker, dépassent largement ceux que cause une absence équivalente de nourriture et d’exercice. « Difficile d’imaginer un autre état (naturel ou médicamenté) qui puisse restaurer aussi puissamment notre santé mentale et physique à tous les niveaux », nous dit-il.

Le Professeur Matthew Walker*, affirme que dans les nations industrialisées, l’impact de la destruction du sommeil se révèle être une catastrophe pour notre santé, notre espérance de vie, notre sécurité, notre productivité et l’éducation de nos enfants. Cette épidémie silencieuse, représente le plus grand défi de santé publique que nous devons relever en tant que nation développée au XXIe siècle !

Aujourd’hui, je vous propose de voir ce qu’il se passe lorsque nous dormons, et de tenter de répondre à la question - pourquoi dormons-nous… au-delà du fait que nous sommes fatigués. Le sommeil est généré par le cerveau. L’activité de la journée et les stimulations externes, produisent des processus et des échanges au niveau du cerveau, qui ont un impact direct sur : - l’endormissement facile, - la durée du sommeil idéal, - la qualité réparatrice du sommeil.

L’âge de l’individu et son état de santé général sont aussi des paramètres à considérer.

1- Comment votre cerveau génère le sommeil ? Il existe deux facteurs qui déterminent le moment où nous avons envie de dormir ou de nous réveiller. Le premier est un signal émis par notre horloge interne de 24 heures (le rythme circadien), le second est une substance chimique qui se diffuse dans notre cerveau pour créer un besoin de sommeil. Plus vous restez éveillés, plus le besoin chimique de dormir s’accumule et plus vous ressentirez le besoin de dormir.

Le rythme circadien De nombreux signaux sont captés par le cerveau pour mettre à jour son horloge biologique : la lumière du soleil, mais aussi la nourriture, l’exercice, les fluctuations de température et mêmes les interactions sociales (si elles suivent un rythme régulier) ; C’est la raison pour laquelle les individus touchés par certaines formes de cécité ne perdent pas totalement le rythme circadien.

Les substances chimiques La mélatonine, est une hormone « messagère » qui communique par voie circulatoire le signal répété de nuit et de jour à notre cerveau et notre corps. La montée de mélatonine démarre peu de temps après le coucher du soleil, elle est diffusée dans le sang par la glande pinéale, située à l’arrière de notre cerveau. La mélatonine agit comme un mégaphone qui crierait le message « Il fait noir ! C’est l’heure de dormir ! ». La mélatonine sert donc à réguler le moment où le sommeil arrive en signalant l’obscurité de façon systématique à l’organisme. Une autre substance chimique, nommée adénosine, augmente sa concentration à chaque minute de veille. Plus vous restez éveillés, plus l’adénosine s’accumule. La montée de l’adénosine dans le cerveau crée une augmentation de l’envie et du besoin de dormir.


Nombre d’entre nous utilisent la caféine pour faire barrage à l’adénosine. La caféine est un stimulant psychoaffectif qui pirate et bloque le signal d’endormissement normalement communiqué au cerveau par l’adénosine. La caféine est présente dans le café, le chocolat noir, la crème glacée, les médicaments antidouleur et dans certaines boissons énergétiques. Bien sûr le choc de caféine fini par passer ! La caféine est effectivement éliminée de notre système par une enzyme du foie, le cytochrome, qui la dégrade petit à petit.

Au cours du sommeil, l’adénosine accumulée pendant la journée s’évacue. Ce processus prend environ huit heures et à ce moment-là nous nous réveillons naturellement. Si le sommeil n’est pas assez long, la concentration d’adénosine reste trop élevée et nous démarrons la journée avec une large quantité de substances chimiques de l’endormissement.

2- Pourquoi dormons-nous ? Le sommeil nourrit une foule de fonctions cérébrales, parmi lesquelles nos capacités à apprendre, mémoriser, prendre des décisions et faire des choix logiques. Au service bienveillant de notre santé psychologique, le sommeil rééquilibre nos circuits émotionnels pour nous permettre de relever les défis sociaux et psychologiques du jour suivant avec sang-froid. Sur le plan corporel, le sommeil réapprovisionne l’arsenal de notre système immunitaire, nous aidant à lutter contre les tumeurs, à prévenir les infections et repousser tous types de maladies. Il modifie notre métabolisme, réglant avec précision l’équilibre entre l’insuline et le glucose circulant dans notre corps. Il régule également l’appétit et nous permet de contrôler notre poids, en nous incitant à faire le choix d’une nourriture saine plutôt qu’à répondre à une pulsion irréfléchie. Bien dormir renforce notre flore intestinale, dont nous savons qu’elle conditionne grandement notre santé nutritionnelle. Un sommeil adapté assure la santé de notre système cardiovasculaire, car il fait baisser la pression artérielle tout en maintenant le corps en bonne santé.

L’OMS et la fondation nationale du sommeil préconisent une moyenne de huit heures de sommeil par nuit pour un adulte. Dans la prochaine bouffée d’oxygène nous vous donnerons des pistes afin de dormir sur vos deux oreilles pour une bonne nuit de repos satisfaisante et réparatrice !


* Le Professeur Matthew Walker est directeur du laboratoire Sommeil et neuro imagerie de l’université californienne de Berkeley. Il a également enseigné la psychiatrie à l’université de Harvard.

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